Karine REYNAUD

Karine REYNAUD

L’ovocyte, c’est la Vie !

 

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Karine REYNAUD

Il y a plus de 20 ans, alors que j’étais déjà passionnée de biologie et en train de poursuivre mes études à l’université, j’ai eu un coup de foudre pour le nom de la station de recherche INRA de Tours-Nouzilly : Physiologie de la Reproduction des Mammifères Domestiques (PRMD) ! J’ai eu alors la chance de rencontrer celui qui allait devenir mon Mentor, Marc-Antoine Driancourt. Ce chercheur, intéressé par l’ovaire et la physiologie comparée, a sû canaliser mon énergie et m’a fait découvrir le monde passionnant de la fertilité femelle. Après un master 2 sur la physiologie ovarienne chez les brebis Booroola/Belclare (fonctionnement de la folliculogenèse chez ces 2 races), et un doctorat sur les relations ovocyte-granulosa chez la souris (rôles des protéines KIT et KIT LIGAND pour la survie de l’ovocyte), je suis partie à Bruxelles en stage post-doctoral. J’y ai travaillé sur la folliculogenèse in vitro chez la souris, sur la maturation in vitro de l’ovocyte humain et sur la population folliculaire dans l'ovaire de fœtus atteint du syndrôme de Turner (humain). Puis j'ai passé 20 ans à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort-Paris pour étudier la fonction ovarienne et la méiose ovocytaire chez le chien.

L’espèce canine est en effet une particularité dans le monde animal : contrairement aux autres mammifères, après le pic de LH préovulatoire, l’ovocyte canin ne reprend pas sa méiose immédiatement et il est ovulé au stade immature de vésicule germinale. Il lui faudra ensuite 3 à 4 jours, passés dans l’oviducte, pour atteindre le stade métaphase II fécondable. De plus, l’endocrinologie chez la chienne est également très différente : il existe une augmentation de la progestérone sérique plusieurs jours avant l’ovulation (cette montée ne débute qu’après l’ovulation chez les autres espèces), et les taux de progestérone sont 10 fois plus élevés après l’ovulation que chez la vache ou la femme. Pendant mes années à l’école vétérinaire, j’ai également eu la chance de mettre en place un programme d’adoption de nos chiennes de laboratoire qui a été couronné de succès (plusieurs centaines de chiennes adoptées).

J’ai eu ensuite l’opportunité de rejoindre l’unité PRC de Tours-Nouzilly, dans l’équipe Interactions Cellulaires et Fertilité. Notre équipe s'intéresse à la relation entre l'oviducte et les gamètes/embryons chez les oiseaux et les mammifères domestiques (vache, brebis, truie...). Pour étudier les évènements se déroulant dans l’oviducte (sélection et survie des spermatozoides, fécondation, développement du jeune embryon), nous combinons des approches in vivo et in vitro. Je développe donc actuellement de nouveaux modèles biotechnologiques in vitro : les sphéroïdes et les organoïdes de cellules oviductales. Ces nouveaux de modèles multicellulaires en plein essor, et l’intégration de ces systèmes cellulaires avec la technologie microfluidique d’organes sur puces (Organ-on-Chip) sont absolument passionnants et vont permettre de réduire le « gap » entre les modèles in vitro et la physiologie in vivo.

Date de modification : 19 février 2024 | Date de création : 07 juillet 2021 | Rédaction : AVC